Season preview 2017-2018 : Anaheim Ducks

Western Conference – Pacific division


Pour avancer,

ne rien changer

 

Après une saison un ton en dessous, Ryan Getlzaf a retrouvé son meilleur niveau l’an dernier, notamment pendant des playoffs où il a été particulièrement étincelant.

 

En rapatriant Randy Carlyle, Anaheim a dû se dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Et la soupe fut bonne la saison dernière pour les Ducks, du moins jusqu’en finale de conférence, où la défaite face aux Predators a dû laisser un arrière-goût d’inachevé un peu trop récurrent pour la franchise californienne. Car depuis cinq ans, la recette est toujours la même pour une saison de Ducks : saison régulière de haut niveau, finish aux premières loges de la conférence Ouest, et gadin systématique en playoffs. Depuis leur victoire en 2007, Getzlaf, Perry et compagnie semblent incapables de retrouver la finale.

Cela n’a pas empêché Bob Murray, le GM, de prolonger d’une saison son entraîneur. Après tout, la saison, même inachevée, est plutôt une réussite. Anaheim a tout de même atteint deux finales de conférences en trois ans, et une jeune et brillante génération maison pointe son nez, alors que les tauliers Ryan Getzlaf, Ryan Kesler et, à un degré moindre l’an dernier, Corey Perry, restent des atouts de premier plan. La stabilité a d’ailleurs été le thème de cette intersaisons, dont les principaux mouvements auront été la signature de Ryan Miller (2 ans, 4M$), pour devenir le successeur de Jonathan Bernier en tant que numéro 1 bis de la franchise, et le repêchage par Vegas de Shea Theodore, l’un des nombreux jeunes talents maison en défense. Pour le reste, on retiendra principalement le gros contrat consenti à Cam Fowler (8 ans, 52M$, contrat qui prendra effet la saison prochaine) et le risque caclculé pris avec Patrick Eaves (3 ans, 9,45M$).

Pour le reste, et même si le départ de Nate Thompson pour Ottawa n’est pas anodin, ce sont surtout des mouvements mineurs qui ont occupé l’été de Bob Murray. Côté départs, citons ceux de Jonathan Bernier, Jeff Schultz Ryan Garbutt ou Emerson Etem. Plus triste, les Ducks ont racheté le contrat de Simon Després, victime de graves problèmes de commotions cérébrales. Côté arrivés les signatures de Reto Berra (1 an, 700 000$), Steve Oleksy (2 ans, 1,3M$), Derek Grant (1 an, 650 000) ou Dennis Rasmussen (1 an, 725 000$). A priori, une bonne partie de ces joueurs sont plutôt là pour aider les San Diego Gulls en AHL et ont peu de chances de devenir des pièces importantes du dispositif de Randy Carlyle.

Rakell, la nouvelle menace
L’arrivée de Randy Carlyle n’a pas relancé l’attaque des Ducks, qui n’est plus la machine à marquer de la saison 2013-14 (268 buts). Avec 220 filets, Anaheim se positionne dans la deuxième partie du classement des attaque (18e avec 2,68 buts par match). Son powerplay, qui était le meilleur de la ligue lors de la saison précédente, a fortement régressé (17e avec 18,7% d’efficacité). Pour remédier à cette faiblesse, Bob Murray compte sur un rebond de Corey Perry. L’ailier droit de Ryan Getzlaf sort en effet d’une saison particulièrement compliquée. S’il n’est plus aujourd’hui capable d’inscrire 50 buts, comme en 2011, lors de sa meilleure saison, qui l’avait vu remporter le trophée Hart, Perry est un attaquant fiable à plus de 30 buts. Mais l’an dernier, il n’a même pas franchi la barre des 20 unités. Un déclin qui s’explique peut-être par une saison où la réussite l’a fui, comme en témoigne son pourcentage au tir (8,8%), très loin de ses standards habituels (16% sur les trois saisons précédentes). Son habituel binôme a, lui, réussi une très grosse saison l’an dernier. Le gros playmaker des Ducks est un des meilleurs distributeurs de jeu de la ligue, comme en témoignent ses 58 assists, troisième meilleur total de la ligue derrière McDavid et Bäckström. Et en playoffs, il a su hausser d’un ton. A 32 ans, l’ancien des Calgary Hitmen demeure un centre dominant, à la fois technique, adroit, intelligent, et agressif. Un bon exemple pour Rickard Rakell, la valeur montante des Ducks à l’aile, qui est aussi capable de jouer au center. L’an dernier, le Suédois a passé un vrai cap offensif, en dépit d’un démarrage tardif (il n’a pas signé son contrat avant le 14 octobre, et n’a pu débuter la saison qu’une quinzaine de jours plus tard). Depuis trois saisons, il ajoute chaque année une dizaine de buts à sa fiche, et l’an dernier, il a atteint les 33 unités. Pas une surprise lorsque l’on observe cet attaquant à la fois technique, doté d’un bon lancer, et qui ne rechigne pas à aller devant le filet adverse. Il doit confirmer cette année.

La deuxième unité sera celle de Ryan Kesler, qui démontre, saison a près saison, qu’il est l’un des meilleurs centres two way  de la ligue, excellent sur les mises au jeu, très costaud défensivement, et agaçant au possible pour ses adversaires directs. Sans oublier une production offensive de très bon niveau (58 points l’an dernier), qui le classe parmi les trente meilleurs centres de la ligue. Une blessure à la hanche risque toutefois de le priver d’une partie du début de saison. A son retour, il sera associé à Jakob Silfverberg, autre joueur two way très accompli, qui a, comme son compatriote Rakell, passé un pallier offensif l’an dernier, frôlant les 50 points. Une tendance qui s’est poursuivie en playoffs où il a été une menace constante (14 points en 17 matchs). Le trio, très dur à affronter pour ses adversaires, est complété par le très rapide Andrew Cogliano, un joueur qui s’est progressivement transformé en un spécialiste défensif.

Sur la troisième ligne, on retrouvera l’une des grosses surprises de l’an dernier, Patrick Eaves (lire ci-contre). Il devrait évoluer avec Antoine Vermette, un centre two way qui a connu sa plus pauvre saison offensive depuis son année rookie. Il faut dire qu’il a été utilisé dans un rôle de joueur de complément plutôt que comme un atout offensif à mettre en lumière, comme c’était le cas à Arizona. Il aura pour tâche d’aider à l’éclosion de Nick Ritchie, un jeune power forward plein de qualités qui n’arrive toutefois pas encore à les exprimer sur la durée d’une saison NHL. Le talent est là, mais Ritchie doit trouver la constance, et corriger un problème récurrent de discipline. La quatrième unité devrait être occupée par plusieurs joueurs, le responsable, mais peu effectif Chris Wagner, l’ailier gros gabarit (mais talent moins imposant), Logan Shaw, le centre défensif Derek Grant, ou le solide ailier suédois Dennis Rasmussen. Mais le joueur à suivre dans le bottom six des Ducks est sans doute Andrej Kase, un petit ailier playmaker tchèque qui a montré des choses intéressantes l’an dernier, notamment en playoffs. L’ensemble est dense, talentueux, et si certains venaient à rebondir (Perry), d’autres à confirmer (Eaves), ou à s’affirmer (Ritchie, Kase), l’attaque des Ducks pourrait prendre une autre dimension.

Une défense jeune et dense
Le point fort d’Anaheim est à chercher du côté de sa défense, 3e de la ligue l’an dernier avec 2,4 buts encaissés par match, et un excellent PK (84,7% d’efficacité, 4e de la ligue). Des statistiques qui sont le résultat du bon travail collectif de l’équipe sur cet aspect du jeu, mais aussi de la grosse qualité des arrières et gardiens d’Anaheim. A commencer par le Suédois Hampus Lindholm, lui aussi arrivé en cours de route l’an dernier après une difficile négociation salariale. Lindholm est moins spectaculaire et produit moins que certains de ses partenaires de la brigade défensive, mais c’est l’un des plus fiables, est il capable d’encaisser un gros temps de jeu. On attend quand même de lui un rebond après une année offensive décevante, tant en saison régulière qu’en playoffs. Il devrait évoluer avec Josh Manson, un jeune arrière défensif qui a montré de très belles choses l’an dernier et qui devrait rapidement devenir incontournable.

Le deuxième binôme défensif sera celui de Cam Fowler, un puck mover extrêmement mobile qui a connu une remarquable progression l’an dernier. S’il donne sans doute un peu moins de garanties défensives qu’un Lindholm, Fowler est très précieux dans le jeu de transition et se révèle une arme offensive de premier plan. Il a également, l’an dernier, bien répondu à une forte augmentation de son temps de glace, démontrant qu’il était un arrière de haut niveau. On devrait le voir associé au jeune et talentueux Brandon Montour, un arrière offensif inventif et dangereux. Enfin les Ducks disposent d’un des meilleurs troisièmes binômes de la ligue avec le vétéran Kevin Bieksa, toujours solide, et qui apporte une expérience bienvenue à la jeune blueline d’Anaheim. Sami Vatanen est, lui, un arrière offensif petit format très dangereux, notamment en avantage numérique. Il reste toutefois sur une saison un peu décevante offensivement.

Devant le filet, les gardiens des Ducks ont la chance de compter sur l’un des meilleurs espoirs du poste, l’Américain John Gibson. L’ancien de Kitchener Rangers a produit l’an dernier une très belle saison. Ses statistiques (92,4% d’arrêts, 2,22 buts encaissés en moyenne) le classent 4e parmi les gardiens ayant disputé au moins 40 matchs. Grand, solide techniquement, il peut devenir l’une des références du poste dans les années à venir. Ryan Miller, qui sera son second, devrait pouvoir lui apporter son expérience pour accélérer sa progression.


Le lineup probable

Rickard Rakell (#67) – Ryan Getzlaf (#15) – Corey Perry (#10)
Andrew Cogliano (#7) – Ryan Kesler (#17) – Jakob Silfverberg (#33)
Nick Ritchie (#37)- Antoine Vermette (#50) – Patrick Eaves (#18)
Logan Shaw (#48) – Chris Wagner (#21) – Ondrej Kase (#86)
Jared Boll (#40)

Hampus Lindholm (#47) – Josh Manson (#42)
Cam Fowler (#4) – Brandon Montour (#71)
Kevin Bieksa (#3) – Sami Vatanen(#45)
Korbinian Holzer (#5)

John Gibson (#36)
Ryan Miller (#30)

Coach: Randy Carlyle


ANAHEIM DUCKS
Création: 1993
Ancien nom: Mighty Ducks of Anaheim
Propriétaires: Anaheim Ducks Hockey Club LLC, dirigé par Henry Samueli, depuis 2005
Patinoire: Honda Center
Palmarès: 1 Stanley Cup (2007)
Equipe affiliée AHL:
San Diego Gulls

L’AN DERNIER
4e 
de la conférence Ouest avec 103 points.
Eliminés en finale de conférence  par les Predators de Nashville (4-2).
Meilleur pointeur: Ryan Getzlaf (73 points)
Meilleur buteur: Rickard Rakell (33 buts).

Le joueur à suivre :
PATRICK EAVES

C’est ce qui s’appelle une révélation sur le tard. A 33 ans, Patrick Eaves a connu une explosion offensive des plus
spectaculaires
la saison dernière. Lui qui n’avait inscrit 20 buts qu’une fois, lors de sa première saison NHL, en a marqué 32 l’an dernier, avec 19 assistances en bonus. Une progression qui lui a valu un joli contrat, mais qui pose question : sera-t-il capable de réitérer ce genre de performance? Si c’est le cas, Anaheim aura fait un bon coup. Ce qui est encourageant, c’est que son pourcentage au tir est élevé (15,3%), mais dans la lignée de ses deux précédentes saisons (15,38 et 12,79%). La saison dernière n’est donc, a priori, pas une simple anomalie statistique.

La relève :
L’ATTAQUE SE REMPLUME

Brandon Montour

Classement
ESPN : 21e

Même privé de Shea Theodore, choisi par Vegas lors du repêchage d’expan-
sion, le pipeline
défensif reste bien garni avec en tête d’affiche Brandon Montour (55e overall en 2014), un arrière offensif créatif qui domine l’AHL et a connu un bon passage en NHL (27 matchs). Anaheim peut aussi compter sur le très fluide Suédois Jacob Larsson (27e en 2015), qui évolue avec aisance chez les adultes de Frölunda. Moins coté, Marcus Pettersson (38e en 2014) est aussi un solide espoir. En attaque, le meilleur prospect est le très intense Max Jones (24e en 2016), alors que son camarade de promotion Sam Steel (30e) a repris sa progression l’an dernier et semble avoir le potentiel d’un centre playmaker top 6. Enfin, Anaheim a récupéré deux espoirs québécois en juin, Maxime Comtois (50e), un ailier très coté qui a connu une saison difficile et donc glissé au deuxième tour, et le créatif playmaker Antoine Morand (60e).

Le pronostic de TPPQB

Pour passer un cap, Anaheim aura besoin de retrouver tous ses meilleurs attaquants à leur top. Mais pour le reste, les Ducks sont l’une des tout meilleures équipes de la ligue. Ils lutteront avec Edmonton pour la tête de la division pacifique, et ont de bonnes chances de faire patienter encore un peu les jeunes Oilers, désireux d’atteindre la finale de conférence. Face au vainqueur de la division centrale, Getzlaf et compagnie se battront à armes égales. Les retrouver en finale de la Stanley Cup serait tout sauf une surprise.