Season preview 2017-2018 : Philadelphia Flyers
Eastern Conference – Metropolitan division
Tenir les promesses
L’objectif initial était pourtant clair et mesuré, pour célébrer les 50 ans de la franchise ainsi que commémorer la mémoire de son créateur Ed Snyder, décédé en avril 2016, les Flyers devaient faire aussi bien, voir mieux que l’année précédente (8e de la conférence Est), et participer aux playoffs, là où tout peut arriver. Mais après un départ plus que correct (6e bilan avant la trêve de fin d’année), l’équipe s’est peu à peu écroulée pour finir avec le 26e bilan des 46 matchs restants (44 points). Même si la franchise était, de l’aveu même du directeur général Ron Hextall en transition, le bilan fait tâche pour une équipe quasi-inchangée qui se devait de progresser et construire sur les promesses entrevues en 2015-2016.
Heureusement pour la franchise pennsylvanienne, à toute chose malheur est bon, et cette exclusion des séries éliminatoires fût aussi synonyme de tirage chanceux. Les Broadstreet Bullies ont ainsi pu accueillir le meilleur centre de la draft 2017 en remportant le deuxième choix overall, remplissant encore un peu plus une banque d’espoirs déjà bien fournie.
Ce cadeau a donc conforté encore un peu plus Ron Hextall dans son choix de rebâtir par petite touche de jeunesse son effectif. Mais cette transition douce basée notamment sur un développement des espoirs dans un club-école gagnant (deuxième de la ligue américaine l’année dernière) va vite devoir faire ses preuves dans une franchise où la patience n’est pas réputée pour être grande et qui n’a, par le passé, par eu peur des blockbuster trades.
Exit Mason, Elliott débarque
Cette année, l’objectif de faire mieux que l’année dernière reste raisonnable. Pour cela, Philadelphie pourra s’appuyer sur une défense rajeunie mais remplie de talent avec pour figure de proue un Ivan Provorov auteur d’une saison très encourageante l’an passé. L’ancien gardien All-Star a donc laissé filer les vétérans Michael del Zotto, Mark Streit et Nick Schulz pour faire de la place à sa jeune garde.
Côté attaque, Hextall s’est débarrassé de l’attaquant Brayden Schenn lors du repêchage en échange de choix et du solide centre Jori Lehtera afin de faire de la place au rookie Patrick et avait acquis le finlandais Filppula lors de la dernière journée des échanges. Pour le reste, il a seulement remplacé numériquement le départ du français Pierre Édouard Bellemarre, choisi par les Knights, par l’arrivée du prometteur Lindblom.
C’est au niveau des gardiens que le plus gros changement a eu lieu, Hextall a laissé partir le décevant Steve Mason à Winnipeg via le marché libre tout en signant l’expérimenté Brian Elliott (2 ans, 2,75m$), pourtant auteur d’une saison mitigée à Calgary mais moins gourmand financièrement.
Patrick, le facteur X
Si Les Flyers ont vécu une saison décevante l’an dernier, cela s’explique sûrement par le rendement de l’équipe à force égale (26e avec 128 buts) symbolisé par l’horrible production du capitaine Claude Giroux dans ce domaine (26 points et avant dernier de son équipe en point/minutes jouées à 5 contre 5)
Traditionnellement un de leur point fort, le jeu de puissance n’a pu rééquilibrer la balance (14e avec 19,5% d’efficacité ) et l’attaque autrefois redoutable des Orange & Black n’a pas fait peur à grand monde (21e avec 212 buts) Sur la première ligne, le capitaine Ontarien, peut-être embêté par une blessure, aura à cœur de mettre derrière lui ses deux dernières années bien en deçà de ses standards (lire ci contre), accompagné à droite par le tchèque Jakub Voracek qui a plutôt bien rebondi après une saison 2014-2015 très difficile (61 points et meilleur pointeur du club) Sur leur gauche la place est à prendre et la surprise pourrait venir du suèdois Oskar Lindblom. L’ailier gauche très aimé par sa direction aura une chance de se faire valoir et de prouver que sa saison de 47 points en 52 matchs en SHL peut se convertir en NHL.
Sur la deuxième unité, le jeune Nolan Patrick sera l’objet de toutes les attentions, longtemps considéré comme le premier choix évident, deux années pourries par les blessures l’ont donc relégué au second rang. Gros, fort dans les deux sens de la patinoire et doté d’habiletés et d’un hockey IQ au dessus de la moyenne, Patrick a le potentiel pour devenir le centre numéro 1 des Fly Guys pour les quinze prochaines si son physique reste à la hauteur de son talent . il sera accompagné par l’un des meilleur power forwards de la ligue en la personne de Wayne Simmonds. Rapide, très intense et rugueux, le gamin de Scarborough a dépassé pour la deuxième fois de sa carrière le plateau des 30 buts qui lui ont valu le titre de meilleur buteur (31buts). Le vétéran finlandais Valteri Filppula transféré du Lightning de Tampa Bay en fin de saison dernière les accompagnera. Dans sa dernière année de contrat l’intelligent Finlandais voudra sans doute se montrer pour décrocher un juteux dernier contrat.
Sur le troisième trio, la place de centre est dévolue à Sean Couturier, le Canadien, playmaker très calme est un des meilleurs centres two way de la ligue, capable de défendre sur n’importe quel adversaire, il était d’ailleurs le meilleur de son équipe en terme de plus/minus (+12). Cependant son apport offensif reste encore trop faible et on attend plus de lui à ce niveau (34 points en 66 matchs). Travis Konecny sera son compagnon sur l’aile gauche. Invité surprise du Lineup de l’année précédente, le jeune Londonien (du Canada), petite pile électrique d’1,79 m voudra lui aussi confirmer les flashs entrevues durant la saison, Il devra cependant réussir à convertir son énergie débordante en une production régulière afin de progresser. Michael Raffl devrait lui compléter ce trio. Auteur, comme beaucoup de ses coéquipiers, d’une saison catastrophique gâchée par les blessures (11 points en (52 matchs). L’Autrichien va devoir mettre les bouchées doubles et faire oublier cette année noire, sous peine de voir sa place dans l’effectif remise en question par les jeunes aux dents longues.
Enfin le bottom three sera composé d’un trio de NHLers aguerris. La recrue Jori Lehtera obtenue dans l’échange qui a envoyé Brayden Schenn à Saint-Louis aura pour rôle de remplacer le Français Bellemare en infériorité numérique. Le Finlandais, un centre efficace dans sa zone et fiable dans le cercle des mises au jeu, n’a néanmoins pas réussi à confirmer les promesses offensives de sa première saison en 2015 (44 points). Il traîne comme un boulet un contrat peu conforme à ses statistiques offensives (4,7M$ pour encore 2 ans). Dale Weise l’assistera sur l’aile droite, Le « Gretzky hollandais » qui rentre dans la deuxième année de son contrat de 4 ans (2,35M$ de cap hit) n’a pas su confirmer sa saison montréalaise et les espoirs qu’il laissait entrevoir (15 points en 64 matchs). Matt Read complètera la quatrième ligne la plus chère de la ligue (10,675M$ pour trois joueurs). Le petit ailier n’est plus un scoreur et semble avoir vraiment perdu la vitesse qui faisait sa force. Sa saison de 20 buts semble maintenant bien loin et il devra, à l’instar de nombre de ses coéquipiers vétérans, élever son niveau de jeu afin de ne pas se faire dépasser dans la hiérarchie par les jeunes fantômes (Weal, Vecchione, Laughton ou encore Leier)
Effondrement défensif
L’autre symbole de cette saison ratée est la nette régression de la tenue défensive des Flyers. En effet après une première année correcte à ce niveau, le système du coach Haskol a pris l’eau pour sa deuxième année sur le banc. En témoignent la moyenne de buts encaissés par match qui a grimpé de 2,56 buts à 2,82 buts, tombant de la 12ème à la 19ème place de la ligue, ou encore le PK, qui, avec seulement 79,8 % d’efficacité, a lui aussi décliné (21e). Cependant, des motifs d’espoirs existent bel et bien, car avec la 5e moyenne de tirs par matchs (31,5) et la septième moyenne de tirs contre (28,5), les statistiques avancées parlent pour Philadelphie et le facteur chance/confiance n’a clairement pas été du côté de la City of Brotherly Love.
Ce rendement mitigé est bien symbolisé par la saison catastrophique des deux portiers pennsylvaniens. Tout d’abord Steve Mason qui a produit sa pire saison depuis son arrivée à Philly. Hésitant, souvent en retard, il est retombé pour la première fois sous la barre des 91% d’arrêts (90,8%, 39e de la ligue). En fin de contrat, il n’a pas été renouvelé et a signé dans la foulée à Winnipeg pour deux ans et 8,2M$. Hextall s’est donc activé pour signer le vétéran Brian Elliott, aux statistiques pourtant équivalentes (90,9% 36e) mais à un moindre coût (2 ans, 5,5M$) Le GM espère sans doute que la saison de l’ontarien, plombée par un départ désastreux n’est qu’une erreur de parcours et qu’il a signé le solide gardien qu’il était dans le Missouri. Côté back-up, Neuvirth a lui aussi resigné pour deux ans et 5M$. Le Tchèque, considéré comme un des meilleurs deuxième goalers de la ligue, et que l’on attendait comme un possible numéro 1, s’est effondré comme son ancien collègue. Avec un pourcentage d’arrêts dramatique (89,1%), il devra reprendre confiance et espérer être mieux protéger par sa défense.
Place aux jeunes
Une défense sensiblement rajeunie par le GM Hextall qui avait clairement annoncé durant l’été que les places étaient à prendre dans l’arrière-garde orange et noir. Exit donc, les vétérans Michael del Zotto, Nick Schulz ou l’assistant Mark Streit parti gagner une coupe chez le voisin de Pittsburgh, et place à la génération dorée, dorlotée l’année dernière dans la farm team de Lehigh Valley. Sur la première ligne on devrait retrouver Ivan Provorov, le Russe, auteur d’une très grosse saison rookie (30 points) s’est déjà affirmé comme le défenseur numéro 1 de la franchise. Arrière le plus utilisé après décembre, à forces égales, en PP comme en PK, il est le symbole du futur rayonnant de cette défense. A ses côtés, on devrait retrouver pour commencer la saison l’ancien Islanders Andrew Macdonald, en attendant sans doute mieux. Le défenseur originaire de Nouvelle-Ecosse devrait apporter son expérience à ses jeunes partenaires. De nombreux espoirs sont en effet presque prêts à prendre sa place, parmi eux on retrouvera sur la seconde unité le franco-américain Shayne Gostibehere. S’ill a réussi à maintenir une production offensive correcte (0,51 points par match de moyenne), le jeune quart-arrière a peiné défensivement lors d’une année sophomore délicate, (-21 de plus/minus, le pire de son équipe) se faisant même scratcher à l’occasion de quelques matchs. L’autre jeune est l’espoir Travis Sanheim, auteur d’un camp du tonnerre, le défenseur two-way gaucher, est grand et costaud mais pourtant mobile. Il pourrait faire tourner quelques têtes mais devra prouver qu’il a le niveau.
Sur la troisième ligne, le rugueux Gudas occupera le côté droit. Puissant, ce très solide défenseur, a été l’une des rares satisfactions da la saison dernière. Très friand des mises en échec, il reste toujours l’un des hitters les plus craints de la ligue tout en ayant solidifié son jeu défensif. Il sera accompagné de Brandon Manning, qui l’a bien complété l’an dernier, polyvalent, bon marché, fiable défensivement et auteur d’une première passe plus que correct, il reste quelque peu limité lorsque le niveau s’élève. Il devra faire attention aux jeunes Samuel Morin, colosse d’1,97 m qui n’attend que l’opportunité de prouver son niveau et au suédois Robert Hägg, défenseur plus polyvalent et complet que l’on dit prêt, lui aussi, pour la grande ligue.
Le lineup probable
Oskar Lindblom (# 54) – Claude Giroux (#28) – Jakub Voracek (#93)
Valtteri Filppula (#51) – Nolan Patrick (# 64) – Wayne Simmonds (#17)
Michael Raffl (#12) – Sean Couturier (#14) – Travis Konecny (#11)
Dale Weise (#22) – Jori Lehtera (#27) – Matt Read (#24)
Jordan Weal (#40)
Ivan Provorov (#9) – Andrew McDonald (#47)
Travis Sanheim (#57) – Shayne Gostisbehere (#53)
Brandon Manning (#23) – Radko Gudas (#3)
Samuel Morin (#50)
Brian Elliot (#37)
Michal Neuvirth (#30)
Coach : Dave Hakstol
PHILADELPHIA FLYERS
Propriétaires: Brian L. Roberts (Comcast Spectacor), depuis 1996
Patinoire: Wells Fargo Center
Palmarès: 2 Stanley Cups (1974, 1975)
Equipe affiliée AHL:
Lehigh Valley Phantoms
L’AN DERNIER
11e de la conférence Est avec 88 points.
Meilleur pointeur: Jakob Voracek (61 points)
Meilleur buteur: Wayne Simmonds (31 buts).
Le joueur à suivre :
CLAUDE GIROUX
Le capitaine des Flyers voudra sans doute vite mettre sa saison 2016-2017 derrière lui et prouver au monde de la NHL qu’il n’est pas un joueur sur le déclin. Un peu vite propulsé par certains comme le meilleur joueur du monde en 2012, Le centre n°1 n’a été que l’ombre de lui même à 5 contre 5 ( 26 points, 5e total de son équipe seulement) et a été embêté par des rumeurs extra-sportives. A lui de retrouver le niveau qui était le sien ou son avenir pourrait bien s’écrire sous d’autres cieux si Nolan Patrick confirme tout le bien que les scouts disent de lui.
La relève :
TRÈS SOLIDE AU CENTRE
Classement ESPN : 1er.
Ils n’avaient sans doute pas besoin de ça. Mais en gagnant la deuxième place de la dernière draft, les Flyers ont hérité d’un superbe cadeau : Nolan Patrick. Le deuxième choix, un centre two-way très talentueux et comparé à Ryan Getzlaf était d’ailleurs vu depuis deux ans comme le premier choix incontestable de sa cuvée mais deux saisons gâchées par des blessures et des doutes concernant son physique ont permis à Nico Hischier de lui volé sa place. Derrière lui, le prospect pool est toujours aussi rempli, notamment en défense avec Travis Sanheim (17e overall en 2014) qui après une solide saison en AHL pourrait bien voir la grande ligue dès cette année. Samuel Morin (11e overall en 2013) a lui peut être un peu stagné dans sa progression mais il reste un monstre physique qui aura sans doute une chance à prendre dans un rôle de shutdown defenseman où son agressivité et son envergure lui seront très utile. On peut aussi citer Phillipe Myers, un grand québécois non drafté qui pourrait devenir un véritable vol ou encore le fiable Suédois Robert Hagg (41e overall en 2013) appelé pour quelques matchs en NHL en fin de saison dernière.
En attaque, Après Patrick, le meilleur espoir est le suédois Oskar Lindbom (138e overall en 2015), L’ailier gauche aussi à l’aise avec le palet que pour batailler dans les coins sort d’une très bonne saison en Suède et pourrait surprendre dès cette année. Derrière, les Flyers possèdent une grosse densité avec German Rubtsov (22e overall) un centre rapide et très au point défensivement, et deux espoirs de la dernière draft : Morgan Frost (27e) centre tout terrain et Isaac Radcliffe (35e) un power forward en devenir.
Enfin, devant le filet, l’Albertain Carter Hart (48e overall en 2016) a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui et s’annonce comme le futur cerbère que Philadelphie attend depuis des lustres.
Le pronostic de TPPQB
Pour Philadelphie, la saison s’annonce difficile à pronostiquer tant les inconnues sont nombreuses, les jeunes vont-ils performer à auteur de leur potentiel ? Les gardiens tiendront t’ils le choc ? Claude Giroux rebondira t’il après son année difficile ? Si les étoiles s’alignent et que la mayonnaise prend, les Flyers pourraient être une des grosses surprise de l’années tant les potentiels offensif et défensif débordent de cette équipe. La saison s’annonce tout de même compliquée pour cette équipe assez inexpérimentée dans une division Métropolitaine au niveau très élevé. Si les Flyers arrivent à construire une dynamique positive, on devrait les retrouver entre la 7e et la 10e place à la lutte pour les playoffs jusqu’au bout.