Season preview 2017-2018 : Columbus Blue Jackets
Eastern Conference – Metropolitan division
Plus personne
ne se moque

Quand Bobrovsky va, tout va pour les Jackets. A nouveau vainqueur du trophée Vézina, le gardien russe a porté les siens jusqu’en playoffs, avec la meilleure récolte de points de l’histoire de la franchise.
Longtemps, Columbus a été l’un des faire-valoir les plus consciencieux de la ligue. Incapable de bâtir des repêchages cohérents, de garder ses rares stars ou d’attirer les free agents de valeur, l’équipe de l’Ohio était l’une des franchises les plus médiocres de la ligue. Tout juste citera-t-on les saisons 2008-2009 et 2013-2014 où portés par Steve Mason, puis Sergei Bobrovski stratosphériques, les Jackets ont atteint les playoffs comme contre-exemples. Mais à chaque fois, Columbus s’est fait sortir au premier tour, sans gloire, pour retrouver la médiocrité la saison suivante.
Mais l’an dernier, la percée a été plus spectaculaire encore. Et si la saison s’est terminée, elle aussi, par une sortie précoce au premier tour, cela doit sans doute plus à la valeur de l’opposant, le futur champion Pittsburgh, qu’aux limites des Blue Jackets. Car l’effectif drivé par John Tortorella est incontestablement le plus fort dont ait pu disposer la franchise dans sa brève histoire. Qui plus est les partenaires de Seth Jones composent l’une des escouades les plus jeunes de la ligue, avec une marge de progression évidente.
Cet été Jarmo Kekkalainen n’a pourtant pas hésité à bousculer un peu ce groupe, après s’être assuré de garder l’essentiel de ses joueurs via un deal avec Vegas à qui il a cédé son premier choix au repêchage. Le GM finlandais a en effet conclu l’une des transactions les plus spectaculaires de l’été en envoyant Brandon Saad, un choix de 5e ronde et le gardien remplaçant Anton Forsberg à Chicago pour récupérer Artemi Panarin, Tyler Motte, et un choix de sixième ronde. L’expérience Saad n’avait pas complètement convaincu à Columbus. Et avec Panarin, Kekkalainen met la main sur un potentiel offensif considérable. Le Russe, qui s’entendait à merveille avec Patrick Kane, reste en effet sur 151 points en deux saisons, ce qui le classe au 7e rang de la ligue sur cette période. Pour le reste, ce sont surtout des role players qui ont rejoint la franchise (Jordan Schroeder, Cameron Gaunce, Andre Benoît), alors que plusieurs éléments expérimentés, mais à l’impact limité comme Scott Hartnell ou Kyle Quincey. Sam Gagner, qui a profité de l’opportunité offerte par Columbus l’an dernier pour relancer sa carrière, n’a pas non plus été retenu. Au final, le principal geste posé par Kekkalainen aura été de resigner Alexander Wennberg (6 ans 29,4 M$), qui s’est imposé l’an dernier comme le centre numéro 1 de la franchise. Un jeune talent de plus qui compose le noyau très prometteur de la franchise.
Panarin, un catalyseur pour l’attaque
L’an dernier, l’attaque des Blue Jackets a fait des étincelle (6e de la ligue avec 3,01 buts par match), sans pour autant s’appuyer sur un powperlay de très haut niveau (12e avec 19,9% d’efficacité). Columbus disposait l’an dernier d’une attaque bien répartie, puisque pas moins de douze joueurs ont inscrit 10 buts l’an dernier. Une attaque qui sera donc menée par un nouveau leader, Artemi Panarin. En deux saisons avec Chicago, le Russe a démontré qu’il était un attaquant de haut niveau, grâce à une intelligence de jeu remarquable qui fait de lui un superbe passeur. Avec lui, l’interrogation réside essentiellement dans sa capacité à être aussi percutant sans Patrick Kane, son binôme attitré à Chicago. Il devrait évoluer avec le premier centre de la franchise, Alexander Wennberg, un pivot suédois très complet, solide défensivement, bon passeur et bon shooteur qui progresse avec constance : 20 points la première saison, 40 la seconde, 59 l’an dernier ! Le trio pourrait être complété par l’ailier danois Oliver Bjorkstrand, que l’on projetait avec les Blue Jackets l’an dernier, mais qui a majoritairement évolué en AHL. Le front office des Jackets le voit comme un futur joueur top 6 et John Tortorella pourrait lui donner une belle opportunité en l’installant avec Panarin et Wennberg.
Après cette première ligne très jeune, la seconde est un peu plus expérimentée, à limage du capitaine Nick Foligno, un ailier costaud et rugueux qui a bien rebondi l’an dernier après une campagne 2015-2016 décevante. Il devrait évoluer avec l’agaçant Brandon Dubinsky, un centre agressif et travailleur qui s’est fait opérer du poignet au printemps dernier. La blessure, qui le handicapait depuis un moment, est peut-être à l’origine du déclin de sa production offensive. C’est en tout cas un solide centre de deuxième trio, qui aura la responsabilité de faire briller Cam Atkinson. Le petit ailier rapide et adroit a passé un cap l’an dernier, inscrivant 35 buts et terminant en tête des marqueurs des Jackets. Il devra confirmer cette année qu’il s’est bel et bien mué en un attaquant de premier trio.
La troisième unité pourrait, elle, être piloté par un autre jeune joueur. 3e choix overall en 2016 à la surprise générale, le Québécois Pierre-Luc Dubois n’a pas été aussi convaincant qu’attendu l’an dernier en LHJMQ, mais Columbus croit beaucoup en lui. Les Blue Jackets aimeraient le voir s’installer au centre, où il pourra mettre en valeur ses qualités de playmaker intelligent. On pourrait le voir associé au très intense Boone Jenner, un ailier solide et agressif qui n’a pas confirmé l’an dernier sa très belle saison 2015-2016 (30 buts). Jenner demeure toutefois un élément essentiel des Blue Jackets par sa détermination et sa discipline. Le trio pourrait être complété par l’un des beaux espoirs de l’organisation, Josh Anderson. Le power forward a surpris agréablement l’an dernier en inscrivant 17 buts et 29 points, alors même que l’interrogation avec lui était de savoir s’il disposait d’un potentiel offensif. Mais il était toujours sans contrat à l’heure où nous bouclions ce preview. Enfin le quatrième trio devrait être pivoté par le solide centre two way tchèque Lukáš Sedlák, une bonne surprise l’an dernier, flanqué de l’espoir Sonny Milano et de Matt Calvert, plus expérimenté, mais plus limité. A moins que le sniper russe Vitali Abramov ne mette tout le monde d’accord.
Le grand retour de «Bob»
Si l’attaque a fait fort l’an dernier, le vrai point fort des Blue Jackets est la défense, la deuxième meilleur de la ligue avec 2,35 buts encaissés en moyenne), avec un solide PK (9e de la ligue avec 82,5% d’efficacité). Une défense de qualité, qui a toutefois été dopée par l’énorme saison de Sergei Bobrovski, logiquement récompensé par un deuxième trophée Vézina. Le grand gardien russe, médiocre depuis deux saisons, a subitement retrouvé son meilleur niveau, affichant les meilleures stats de la ligue (premier à la moyenne de buts encaissés avec 2,06 et au pourcentage d’arrêts avec 93,1%). Dans ce genre de dynamique, il apporte un plus évident aux Jackets. Sa doublure, le Finlandais Joonas Korpisalo, a connu une saison délicate l’an dernier (2.88 buts encaissés par match, 90,5% d’arrêts), mais garde la confiance du front office de la franchise de l’Ohio.
La brigade défensive des Blue Jackets s’appuie sur un jeune, mais très talentueux premier duo composé de Zach Werenski (lire ci-contre) et Seth Jones (20 et 22 ans). L’ancien des Predators, acquis en retour de Ryan Johansen, s’est imposé l’an dernier comme l’incontestable numéro 1 de cette défense. Ce blueliner gros format et très athlétique est remarquablement fluide et mobile, et avale un énorme temps de jeu. Son association avec Werenski a immédiatement porté ses fruits l’an dernier.
La deuxième unité est plus expérimentée, conduite par l’ancien des Kings Jack Johnson, qui a pu l’an dernier disputer l’intégralité de la saison, une bonne nouvelle après une année 2015-2016 empoisonnée par les blessures. Malgré des dons athlétiques immenses, Johnson n’a jamais su s’établir comme le défenseur numéro 1 qu’il projetait de devenir au moment de son repêchage. Il est toutefois capable d’assurer le travail sur un gros temps de glace. Comme David Savard, son binôme, ce qui permet à cette paire de bien compléter celle de Werenski et Jones. Le Québécois n’a pas une énorme qualité de patinage, mais compense par son intelligence et sa lecture du jeu. Enfin la dernière paire devrait figurer Ryan Murray, qui tarde à justifier sa sélection au deuxième rang overall en 2012 du fait des blessures, et le Finlandais Markus Nutivaara, un puck mover qui s’est révélé l’an dernier alors que personne ne l’attendait.
Le lineup probable
Artemi Panarin (#9) – Alexander Wennberg(#41) – Oliver Bjorkstrand (#28)
Nick Foligno (#71) – Brandon Dubinsky (#17) – Cam Atkinson (#13)
Boone Jenner (#38) – Pierre-Luc Dubois (#18) – Josh Anderson (#34)
Sonny Milano (#22) – Lukas Sedlak (#) – Matt Calvert (#11)
Jordan Schroeder (#14)
Zach Werenski (#8) – Seth Jones (#3)
Jack Johnson (#7) – David Savard (#58)
Ryan Murray (#27)- Markus Nutivaara (#65)
Scott Harrington (#4)
Sergei Bobrovsky (#72)
Joonas Korpisalo (#70)
Coach: John Tortorella
COLUMBUS BLUE JACKETS
Création: 1997.
Propriétaires: John P. McConnell (Colhoc Limited Partnership, The Columbus Blue Jackets Hockey Club) depuis 2000
Patinoire: Nationwide Arena
Palmarès: aucun
Equipe affiliée AHL:
Cleveland Monsters
L’AN DERNIER
3e de la conférence Est avec 108 points. Eliminés au premier tout des playoffs par les Penguins de Pittsburgh (4-1)
Meilleurs pointeurs: Cam Atkinson (62 points, 35 buts).
Le joueur à suivre :
ZACH WERENSKI
Il a eu la malchance de tomber sur une cuvée de rookies de très haute volée, s’inclinant lors du vote du trophée Calder face à Auston Matthews et Patrik Laine. Mais le défenseur américain a impressionné tout au long de sa première saison NHL. Ce puck mover agile et adroit a été l’un des meilleurs, sinon le meilleur arrière des Blue Jackets l’an dernier. Avec Seth Jones, il représente l’avenir de la franchise à ce poste. On attend de lui une confirmation toujours délicate, mais Werenski semble armé pour s’éviter un sophomore slump trop prononcé.
La relève :
UNE ATTAQUE BIEN GARNIE
Classement ESPN : 16e.
La jeune équipe des Jackets est loin d’avoir absorbé tous les talents de la franchise. L’ailier buteur danois Oliver Bjorkstrand (89e overall en 2013) n’a pas réussi à se faire une place l’an dernier, mais l’organisation croit beaucoup en lui, et il ne devrait pas être loin du compte à l’ouverture de la saison. Le meilleur espoir de l’organisation est toutefois le 3e choix de 2016, le Québécois Pierre-Luc Dubois. Ce gros gabarit, très talentueux, a la capacité de jouer aussi bien à l’aile qu’au centre, mais Columbus espère qu’il se fixera à la dernière position. Vitali Abramov, un petit scorer russe repêché en 2016 (65e) a connu une très belle saison et semble avoir les capacités de devenir un ailier top 6 dans la ligue. Sonny Milano (16e en 2014) est lui aussi plein de talent, mais son jeu défensif et sa discipline doivent progresser. Les Jackets ont également récupéré en juin le centre français Alexandre Texier (45e), qui a dominé l’an dernier en ligue Magnus et évoluera en Finlande l’an prochain. En défense, c’est plus mince, avec principalement le Suédois Gabriel Carlsson (29e en 2015), dont le jeu offensif inquiète toutefois un peu. Même chose pour Dillon Heatherington (50e en 2013), arrière autre fois bien coté, comme l’attaquant Paul Bittner (38e en 2015), qui enchaîne les blessures.
Le pronostic de TPPQB
Les Blue Jackets ont tout pour devenir l’un des meilleures équipes de la conférence Est et rapidement menacer la domination du duo Pittsburgh-Washington dans la division métropolitaine. Jeunes, talentueux, appuyés par quelques vétérans clefs, ils n’ont qu’un véritable challenge : confirmer. La franchise n’a jusqu’ici jamais su enchaîner deux qualifications pour les playoffs. Une irrégularité que partage le joueur clef des Jackets, Sergei Bobrovski, qui demeure un point d’interrogation. Reste qu’atteindre la finale de conférence est un sacré challenge dans la meilleure division de la ligue. Passer le premier tour de playoffs serait déjà un pas important pour Columbus.