Season preview 2017-2018 : Washington Capitals
Eastern Conference – Metropolitan division
Après la saignée

Oshie, Ovechkin,Kuznetsov et Bäckström, le noyau offensif des Caps demeure à Washington. Mais une bonne partie « supporting cast » a quitté la capitale américaine.
Les Caps ont fini par se faire rattraper par la réalité du salary cap. L’an dernier, les Ovechkin boys avaient sans doute l’une des toutes meilleures équipes, sinon la meilleure équipe de l’histoire de la franchise. Dès le départ, le contrat était clair, tout l’effectif ne pourrait être reconduit, car plusieurs éléments importants étaient en fin de bail. L’idée était donc de jouer un dernier va-tout avec ce groupe, et d’aller décrocher enfin la première Stanley Cup de la franchise. Mais après une très grosse saison régulière, Washington a buté, comme à son habitude, sur les Penguins de Pittsburgh, malgré une solide prestation collective dans la série.
Cet été, le GM Brian McLellan a donc dû faire des choix déchirants. S’il a pu prolonger Evgeny Kuznetsov (8 ans, 62,4M$), TJ Oshie (8 ans, 46M$), Dmitry Orlov (6 ans, 30,6M$) et Andre Burakovsky (2 ans, 6M$), il a dû laisser filer Karl Alzner, Daniel Winnik, Justin Williams et Kevin Shattenkirk, sans oublier Marcus Johansson, échangé aux Devils (choix de 2e et troisième ronde de la prochaine draft) pour sauver un peu de masse salariale, et Nate Schmidt, choisi par Vegas lors du repêchage d’expansion. Une saignée conséquente que le DG n’a pu compenser que par les signatures de joueurs mineurs comme Devante Smith Pelley (1 an, 650 000$) et Tyler Graovac (1 an, 625 000). Si Washington parvient à compenser, ce sera donc par la promotion interne.
Bäckström – Ovechkin séparés?
La lecture de la feuille des stats des Capitals l’an dernier était des plus flatteuses, et l’attaque ne fait pas exception. Les hommes de Barry Trotz constituaient l’an dernier la troisième meilleure division offensive de la ligue (3,18 buts par match), avec un powerplay costaud (7e de la ligue avec 83,8% d’efficacité). Une attaque qui n’a pas compté sur un Alex Ovechkin à son meilleur l’an dernier. La superstar russe n’a inscrit « que » 33 buts, après trois saison à plus de 50. A 32 ans, des questions se posent forcément sur le début d’un déclin pour Ovie, mais une seule saison ne fait pas une tendance. Il devrait évoluer avec son compatriote Evgeny Kuznetsov, qui a rassuré l’an dernier en playoffs, après des débuts moyens la saison précédente, même si sa saison régulière a été moins étincelante. A 25 ans, le très talentueux centre russe, aussi dangereux au tir qu’à la passe, représente l’avenir de la franchise, l’héritier du duo Bäckström-Ovechkin. C’est un peu ce qu’espère devenir le jeune Jakub Vrána, dominant en AHL grâce à ses facilités avec le puck et sa grosse qualité de patinage. L’an dernier, le Tchèque a disputé une vingtaine de matchs avec les Caps, pour un rendement moyen (3 buts, 6 points). Avec deux linemates aussi talentueux, c’est une belle opportunité qui s’offre à lui cette saison.
La deuxième ligne devrait, elle, être pilotée par le toujours brillant Nicklas Bäckström, sans doute séparé d’Ovechkin, au moins pour le début de saison. Le Suédois a une nouvelle fois démontré l’an dernier qu’il était l’un des plus brillants playmakers de sa génération, terminant quatrième meilleur pointeur de la ligue, derrière le trio McDavid-Crosby-Kane. Seul le petit génie des Oilers a su distribuer plus de passes que Bäckström l’an dernier. Il devrait alimenter son compatriote Andre Burakovsky, un ailier rapide et adroit, capable d’évoluer sur les deux postes d’ailier. A 22 ans, il fait partie de la nouvelle vague, des Caps. Enfin TJ Oshie complète ce trio très skilled. Encore très productif l’an dernier (59 points) malgré 14 matchs manqués, il a confirmé qu’il était aussi un solide contributeur en playoffs (12 points en 13 matchs).
La troisième unité risque d’être la plus affectée par la saignée estivale. Le grand centre danois Lars Eller sera toujours fidèle au poste, mais ses deux partenaires de trio avaient débuté la saison dernière sur la quatrième ligne. Fiable défensivement, costaud, et pas dénué de qualités techniques, Eller n’a toutefois pas débloqué offensivement avec les Caps, produisant des statistiques proches de celles qu’il affichait à Montréal (12 buts, 25 points). En fin de contrat en juin, il joue gros cette année dans une équipe qui aura besoin de secondary scoring. Il devrait donc évoluer avec Tom Wilson, un power forward particulièrement agressif, qui a fait une belle impression en playoffs. Au point que si Jakob Vrána ne tient pas ses promesses, certains observateurs l’imaginent dans le top 6. Ce serait un pari, pour un joueur qui a certes inscrit 15 buts l’an dernier, mais jamais plus de 25 points sur une saison NHL. Enfin, Brett Connolly un ancien très haut choix du Lightning (6e overall en 2010), qui n’a jamais confirmé. Il sort toutefois d’une belle saison à 15 buts, sa meilleure en carrière malgré un temps de glace limité. Quant à la quatrième ligne, elle sera piloté par Jay Beagle, un solide fourth liner, spécialiste des faceoffs et auteur d’une belle saison offensive pour un joueur de quatrième trio (30 points). On pourrait le voir associé à l’ex-Devil Devante Smith-Pelly, et à l’Australien (!) Nathan Walker ou l’ailier polyvalent Chandler Stephenson.
Burakovsky, la prochaine vedette?
La défense des Capitals était tout simplement l’an dernier la meilleure de la ligue (2,16 buts encaissés par match, avec un bon PK (83,8% d’efficacité, 7e de la ligue). Mais cette arrière-garde est clairement le secteur le plus diminué par la saignée estivale. Alzner était un pilier de cette défense, et Nate Schmidt une valeur montante. L’impact de la perte de Shattenkirk est sans doute moindre dans la mesure où il n’est arrivé qu’en fin de saison. Pour compenser ces pertes, Barry Trotz risque de beaucoup utiliser son top 4, qui demeure de très bon niveau. A commencer par le premier duo Orlov-Niskanen. Le premier a résisté aux sirènes de la KHL et s’impose désormais comme une pièce importante du dispositif de Barry Trotz (lire ci-contre). Le second est un solide arrière two way qui reste sur sa meilleure saison offensive depuis son arrivée dans la capitale fédérale. Le duo devra toutefois trouver sa bonne complémentarité, Niskanen ayant évolué l’an dernier avec les deux partants Karl Alzner et Kevin Shattenkirk.
Sur la deuxième unité, le costaud, mais vieillissant Brooks Orpik sera associé à John Carlson. L’arrière US est très complet, dangereux offensivement, c’est un excellent patineur, doté d’un bon tir. Il reste toutefois sur une saison un brin décevante sur le plans statistique. On observera avec attention sa saison, car les départs devraient contribuer à lui donner plus de responsabilités encore. Enfin, la dernière paire devrait permettre aux jeunes de l’organisation de s’exprimer, que ce soit le puck moving defenseman suédois Christian Djoos, fluide mais un peu léger physiquement ou le grand espoir de l’organisation à ce poste, Madison Bowey. Physique, rapide, à l’aise avec le puck, Bowey a beaucoup d’ingrédients à disposition. Il devra toutefois faire oublier une dernière saison moyenne en AHL, en bonne partie à cause des blessures qui lui ont fait rater la moitié des matchs, mais aussi du fait d’erreurs inattention qui n’auront pas leur place au niveau supérieur. Si les deux jeunes ne devaient pas répondre aux attentes, Washington pourrait se tourner vers Taylor Chorney, plus expérimenté, mais que Barry Trotz n’a utilisé que 18 fois l’an dernier.
Il paraît donc assez clair que les Capitals vont plus souffrir cette année en défense. Il faudra donc un Braden Holtby au top de ses capacités pour compenser ces faiblesses. Le gardien canadien s’est installé depuis deux saisons parmi l’élite du poste, remportant le trophée Vezina en 2015-2016 et terminant deuxième l’an dernier derrière Bobrovsky. Ses statistiques le situent clairement dans le haut du panier des goalies de la ligue (2e à la moyenne de buts encaissés avec 2,07, 3e pour le pourcentage d’arrêts avec 92,5%), et il est en outre capable d’encaisser un gros volume de travail (63 matchs disputés, 6e gardien le plus utilisé). On sera curieux d’observer ses performances derrière une équipe moins dominante. Mais il y a peu de souci à se faire avec lui. D’autant que sa doublure, l’Allemand Philipp Grubauer a affiché des statistiques… supérieurs à celle de Holtby. Avec moins de matchs au compteur, évidemment.
Le lineup probable
Alexander Ovechkin (#8) – Evgeny Kuznetsov (#92) – Jakub Vrána (#13)
Andre Burakovsky (#65) – Nicklas Bäckström (#19) – TJ Oshie (#77)
Brett Connolly (#10) – Lars Eller (#20) – Tom Wilson (#43)
Nathan Walker (#79) – Jay Beagle (#83) – Devante Smith-Pelly (#25)
Tyler Graovac (#91)
Dmitri Orlov (#9) – Matt Niskanen (#2)
Brooks Orpik (#44) – John Carlson (#74)
Christian Djoos (#29) – Madison Bowey (#22)
Taylor Chorney (#4)
Braden Holtby (#70)
Philip Grubauer (#31)
Coach: Barry Trotz
WASHINGTON CAPITALS
Création: 1974
Propriétaires: Ted Leonsis (Monumental Sports & Entertainment), depuis 1999
Patinoire: Verizon Center
Palmarès: Aucun
Equipe affiliée AHL:
Hershey Bears
L’AN DERNIER
1er de la conférence Est avec 118 points.
Vainqueurs de la division métropolitaine et du trophée du président.
Eliminés en demi finale de conférence Est par les Penguins de Pittsburgh (4-3).
Meilleur pointeur: Nicklas Bäckström (86 points)
Meilleur buteur: Alexander Ovechkin (33 buts).
Le joueur à suivre : DMITRY ORLOV
L’an dernier, Brian MacLellan avait offert à Orlov un contrat d’un an. Une façon de dire au défenseur russe qu’il devait encore prouver avant de décrocher la timbale. Ce qu’il a fait, avec une solide saison, qui l’a vu inscrire 33 points, tout en jouant 3 minutes de plus par match. Ses playoffs ont été moins brillants, mais son DG est convaincu qu’il pourra s’imposer comme un pilier à la ligne bleue des Caps. Du coup, et alors que des rumeurs l’envoyaient en NHL, il a signé une rondelette prolongation de contrat. Avec le départ d’Alzner, Orlov devra se montrer à la hauteur en assumant plus de responsabilités, et avec sans doute un temps de glace en hausse.
La relève :
BOWEY ET VRÁNA
SONT PRÊTS
Classement ESPN : 26e.
Washington repêche bien pour une équipe de haut de tableau, et comptera cette année sur ses jeunes joueurs pour combler une partie des pertes estivales. On devrait ainsi voir en NHL le Tchèque Jakub Vrána (13e overall en 2014), un ailier adroit et rapide qui a eu un premier passage intéressant avec les Caps l’an dernier (21 matchs, 6 points). Mais c’est en défense que Washington compte le plus d’espoirs intéressants. A commencer par l’excellent arrière offensif Madison Bowey (53e en 2013), très costaud avec Hershey mais qui a vu sa saison interrompue par une lacération du tendon de la cheville après seulement 34 matchs.. Le Suisse Jonas Siegenthaler (57e en 2015) a les moyens de devenir un rugueux défenseur défensif. Enfin Lucas Johansen (28e en 2016) présente un profil complet. Intelligent, il manque par contre de muscle et va devoir sérieusement s’épaissir. Enfin, devant le filet, Ilya Samsonov (22e en 2015) est sans doute le meilleur espoir de l’organisation. Déjà très solide avec le Metallurg Magnitogorsk, en KHL, il est vu comme un futur gardien de premier plan en NHL. Le dernier repêchage paraît, lui, plus incertain, les Caps n’ayant pas repêché avant… le 120e rang.
Le pronostic de TPPQB
Difficile de quantifier l’impact de la saignée estivale des Capitals. Le top 6, le top 4, le duo de gardiens sont tous très solides et devraient permettre à Washington de lutter pour la tête de la division Atlantique avec Pittsburgh et Columbus. Mais le manque de profondeur risque de peser, notamment en playoffs. Difficile donc d’imaginer Ovechkin et compagnie mettre fin à la malédiction du deuxième tour des playoffs cette année.