Season preview 2014-2015 : Nashville Predators

Western Conference – Central division

Lavy est belle?Nashville50

Shea Weber demeure l’un des tout meilleurs défenseurs de la ligue, notamment sur le plan offensif. On observera avec attention l’influence de Peter Laviolette sur le défenseur étoile.

C’est la fin d’un couple qui aura tenu quinze ans, un anachronisme au niveau NHL. L’an dernier, agacé de voir son équipe manquer les playoffs pour la deuxième saison d’affilée, David Poile, le DG des Predators, a choisi de se séparer de son coach historique, le défensif Barry Trotz. Une onde de choc qui nécessitait un remplaçant d’envergure pour coacher les Shea Weber et compagnie. C’est précisément ce que Poile est allé chercher en engageant Peter Laviolette. « Lavy», ancien coach des Flyers et des Hurricanes, est réputé pour son approche plus offensive, qui lui a valu, entre autres, une Coupe Stanley avec Carolina, et une finale avec Philly. Il devra transformer une équipe qui pensait avant tout à défendre, sans pour autant lui faire perdre ses repères. Mais pour attaquer, il faut… des attaquants. Or, depuis ses débuts en NHL, Nashville n’a jamais été très bien outillé dans ce domaine. David Poile a donc fait son marché, notamment sur celui des agents libres. Le DG des Preds a ainsi récupéré trois attaquants plutôt sur le déclin, mais qui demeurent des atouts offensifs intéressants. Mike Ribeiro (1 an à 1,05M$), en rupture de ban avec Phoenix, Olli Jokinen (1 an à 2,5M$), qui avait fait le tour de la question à Winnipeg, et Derek Roy (1 an à 1M$), dont l’expérience à Saint Louis a été plutôt mitigée, rejoignent donc le Tennessee. Mais la grosse recrue de Poile est bel et bien l’ailier James Neal, acquis en retour de Patric Hornqvist et Nick Spalling. Un deal, a priori, plutôt favorable aux Predators. Enfin, Poile a signé Anton Volchenkov (1 an à 1M$). De quoi donner un sérieux coup de pouce à l’équipe, sans grever le budget limité de la franchise.
CapNASHElle en aura bien besoin. Car l’an dernier, Nashville a souffert, notamment défensivement, son traditionnel point fort (23e défense NHL, 2,84 buts encaissés par match), avec notamment un PK souffreteux (80,2% d’efficacité, 25e NHL). La faute, surtout, à l’infection qui a coûté 51 matchs à Pekka Rinne l’an dernier. Le gardien finlandais a beaucoup fait défaut, son remplaçant, Carte Hutton, n’étant pas vraiment un numéro 1 à ce niveau. Tout Nashville espère donc revoir un Rinne à son meilleur niveau. Car individuellement et collectivement, les Predators ont les moyens d’aligner une défense d’un tout autre niveau. Lourdement pénalisée par la perte de Ryan Suter, voici deux étés, l’arrière-garde de la franchise s’est doucement reconstituée autour du duo Weber-Josi. Le premier est aujourd’hui un des défenseurs d’élite de la ligue, aussi rugueux et solide dans sa zone que percutant offensivement. Quant au second, plus discret, il s’est établi comme un arrière très fiable depuis deux ans. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver la nouvelle recrue, Anton Volchenkov, qui a longtemps été un spécialiste défensif remarquable, qui excellait pour bloquer les tirs adverses et imposer une présence physique menaçante. Mais le Russe est clairement sur la pente descendante. Il devrait être associé au grand espoir de l’organisation, le défenseur Seth Jones. L’ancien joueur des Portland Winterhawks a connu une année rookie contrastée. Positive car il a montré de belles aptitudes et tout de même disputé près de 20 minutes par match. Négative, car il affiche l’un des pires +/- de la ligue (-23). Sur la troisième paire, on devrait retrouver un duo très jeune, composé de Matthias Ekholm, un gros gabarit capable d’apporter une dimension physique à une défensive dont ce n’est pas l’atout principal, et le talentueux et très offensif Ryan Ellis. Défenseur petit format, Ellis a disputé une intéressante première saison complète avec Nashville l’an dernier, qui lui a valu, après des négociations compliquées, un contrat de 5 ans à 2,5M$ par saison. Ses qualités offensives pourraient être un atout de poids pour Peter Laviolette.

Qui va marquer pour les Preds?
En attaque, les Predators vont donc se reposer plus sur une certaine profondeur que sur de gros talents individuels. La première unité pourrait être composée de Craig Smith (24 buts l’an dernier) et de James Neal, avec un centre difficile à identifier pour le moment. Mike Fisher, qui occupait la position l’an dernier, s’est sérieusement blessé au tendon d’Achille. On peut donc imaginer que c’est à Mike Ribeiro, l’un des passeurs les plus créatifs de la ligue, que reviendra la responsabilité de servir les deux artilleurs. Sur la deuxième unité, l’ailier Colin Wilson tentera de passer enfin le cap qui ferait de lui un solide contributeur offensif. 7e choix overall en 2008, Wilson n’a pas (encore?) tenu ses promesses. Il devrait être associé soit à Olli Jokinen, soit à Mike Fisher, quand il sera revenu au jeu, ainsi qu’à Filip Forsberg. L’ailier droit suédois a connu une première saison honorable en Amérique du Nord, partageant son temps entre Milwaukee, en AHL, et les Predators. Il a tout pour devenir un solide attaquant de premier trio. Sur la troisième unité, on devrait retrouver soit Calle Jarnkrok, soit Matt Cullen au centre. Le premier est un autre espoir suédois auquel on prédit un bel avenir, alors que le second est un vétéran qui vit sans doute une de ses dernières saisons dans la ligue. Il pourrait être associé à Gabriel Bourque, et à Viktor Stalberg, qui n’a pas fait des étincelles, pour sa première saison avec Nashville l’an dernier. Sur le quatrième trio, on devrait trouver Derek Roy, avec les grinders Paul Gaustad et Eric Nyström. L’ensemble ne compte, à part Neal, pas de talents de premier plan, mais paraît équilibré. A Peter Laviolette de jouer.

L’an dernier:

10e de la conférence Ouest avec 88 points. Meilleur pointeur: Shea Weber (56 points); meilleur buteur: Craig Smith (24 buts).

Le joueur à suivre: James Neal

Drôle de destin que celui de James Neal, joueur majeur de Dallas, puis de Pittsburgh, mais déjà deux fois échangé… L’an dernier, Neal n’a pas brillé autant que par le passé, mais a tout de même inscrit 27 buts. La faute, notamment, à une blessure qui a perturbé son mois d’octobre. Ce joueur puissant et très adroit a néanmoins failli en playoffs, et il a donc fait partie de la révolution de palais qui a frappé Pittsburgh après le départ de Ray Shero. A lui de prouver que ses belles saisons en Pennsylvanie ne sont pas que le fruit de son association avec Evgeni Malkin.

La relève: En avant toute

Longtemps, Nashville a été une véritable usine à défenseurs. Mais le prospect pool des Preds ne compte aujourd’hui qu’un arrière vraiment intéressant, l’Américain Jack Dougherty (51e overall en 2014). En attaque, les options ne manquent pas. On a cité Filip Forsberg (12e overall en 2012, repêché par Washington) et Calle Jarnkrok (51e overall en 2010, repêché par Detroit), mais il faut aussi mentionner le très créatif Kevin Fiala, ailier petit format repêché cet été (11e overall), tout comme le scoreur russe Vladislav Kamenev (42e overall). Citons aussi le très opiniâtre Colton Sissons (50e overall en 2012) ou le centre Austin Watson (18e overall en 2010), pour qui le temps commence néanmoins à presser.

Le pronostic de TPPQB

« Dans une conférence Ouest très dense, pas facile de se frayer un chemin jusqu’au playoffs. Beaucoup dépendra de la façon dont Peter Laviolette mène sa barque. Si l’adaptation se fait bien et si les vertus défensives des Preds ne font pas les frais de la révolution menée par le coach, Nashville a une chance de retrouver les playoffs. La franchise du Tennessee devrait être à la lutte pour la dernière place qualificative. Mais la concurrence sera rude. »