Season preview: Anaheim Ducks

Western Conference – Pacific division

Anaheim veut étirer le printempsAnaheim50

Avec le départ de Bobby Ryan, la pression du scoring reposera encore un peu plus sur les épaules du duo Perry-Getzlaf.

Avec le départ de Ryan, la pression du scoring reposera encore un peu plus sur les épaules du duo Perry-Getzlaf.

2009. C’est l’année de la dernière série gagnée par les Ducks. Et c’était en première ronde, en surprenant les Sharks de San Jose, tous récents vainqueurs de la Conférence Ouest en saison régulière mais habitués aux désillusions en séries. Depuis, les Ducks ont raté deux fois les séries et ont été éliminés deux fois en première ronde, profitant ainsi pleinement du clément printemps californien. Pourtant, entre 2002 et 2007, la franchise avait connu son âge d’or, atteignant la finale de conférence en 2006, la finale tout court en 2003, et remportant la Coupe Stanley en 2007. Mais depuis cette époque, le formidable duo de défenseurs Niedermayer-Pronger n’est plus là et le gardien Giguère, incapable de répéter ses miracles, a été envoyé sous d’autres cieux. Surtout, le rival californien, les Kings de Los Angeles, a à son tour remporté la Coupe en 2012, reprenant par là-même le leadership sur une région où le hockey, loin d’être le sport le plus populaire, finit quand même par faire son trou. Cependant, tout n’est pas noir pour les Ducks, et nous n’en sommes pas revenus aux débuts « Disney » de la franchise, où les play-offs étaient un lointain mirage et où les miracles du duo Kariya-Selänne suffisaient à divertir un public pas encore exigeant. Pourtant, Selänne est toujours là et un autre duo magique transporte toujours l’équipe, mais un duo qui a soulevé la Coupe en 2007, les deux internationaux canadiens, Ryan Getzlaf et Corey Perry. Bon an, mal an, les deux vedettes se transmettent le titre honorifique de meilleur pointeur de l’équipe. Et l’an dernier, c’est un Ryan Getzlaf de retour au sommet de son art qui a remporté ce petit jeu, retrouvant une moyenne supérieure à 1 point par match après une saison 2011-2012 en-dedans. Et il ne fut pas le seul à voler sur la glace puisque l’équipe toute entière réalisa un début de saison canon, portée par un Saku Koivu revigoré par la longue pause forcée par le lock-out et un gardien débarqué à 30 ans de sa Suède natale et qui refusa longtemps de s’avouer vaincu en NHL : Viktor Fasth connut ainsi 8 départs victorieux avant de concéder sa première défaite.
Derrière les intouchables Blackhawks de Chicago, les Ducks se calèrent ainsi rapidement en 2ème place de la Conférence Ouest, loin devant la meute de poursuivants luttant avec acharnement pour une place en séries. Mais le coupable relâchement en fin de saison conduisit donc à une nouvelle élimination en première ronde des séries, après un duel acharné avec les expérimentés Red Wings de Detroit. Cette saison fut également l’occasion pour plusieurs des espoirs de la franchise (Emerson Etem, Peter Holland, Sami Vatanen) de goûter enfin à la NHL ou de s’arroger définitivement une place dans l’effectif dans le cas de Kyle Palmieri. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, malgré la douloureuse élimination en séries et devant l’émergence de ces jeunes joueurs, le directeur général Bob Murray n’a que peu modifié l’effectif désormais conduit par Bruce Boudreau. L’ancien pilote des Capitals de Washington avait remplacé le vainqueur de 2007, Randy Carlyle, au cours de la saison 2011-2012. Et la principale tâche de Bob Murray avait été effectuée bien avant le début de l’été, à savoir offrir des contrats de longue durée (8 ans) à ses deux leaders offensifs avant qu’ils ne deviennent agents libres.

Penner pour remplacer Ryan? pas vraiment convaincant
Peu de changements, donc, mais un gros échange à signaler tout de même, lié à la signature de ces deux gros contrats. Car, si le nom de Bobby Ryan n’a pas encore été évoqué, c’est parce que l’ailier de 26 ans, auteur d’au moins 30 buts à chacune de ses 4 premières saisons complètes en NHL entre 2008 et 2012 mais un peu en retrait à ce chapitre lors de cette saison écourtée, jouera désormais pour les Sénateurs d’Ottawa, plafond salarial oblige. En échange de ses services, les Sénateurs ont offert aux Ducks le jeune et prometteur ailier suédois Jakob Silfverberg, auteur de 19 points en 48 matches pour sa 1ère saison en NHL, un choix de 1ère ronde en 2014 et un autre prospect drafté en 1ère ronde (Stefan Noesen). Outre cet échange, on signalera les départs de Dave Steckel, qui pilotait le 4ème trio et du défenseur finlandais Toni Lydman, qui a pris sa retraite sur une sévère commotion cérébrale subie en play-offs contre Detroit. La prolongation du contrat de Ben Lovejoy, acquis en cours de saison dernière des Penguins de Pittsburgh et de l’UFA Mark Fistric combleront le départ de Lydman. Enfin, en attaque, le grand Dustin Penner, vainqueur de la Coupe Stanley avec les deux franchises californiennes, fait son retour dans le comté d’Orange après deux saisons difficiles à Los Angeles.
La formation s’articulera donc toujours autour du duo Getzlaf-Perry en attaque, avec le renfort de l’inoxydable Teemu Selänne (43 ans), surtout employé sur l’avantage numérique désormais. Son compère finlandais, complice de braquage de nombreuses médailles olympiques ces deux dernières décennies, Saku Koivu, sera une nouvelle fois invité à diriger les tâches défensives et à produire autant que possible offensivement : un rôle théorique de centre de 3ème trio pour l’ancienne légende des Canadiens de Montréal, qui lui a finalement valu d’être le 3ème attaquant le plus utilisé derrière le duo Getzlaf-Perry l’an dernier. Aux côtés de ces 4 vétérans graviteront des jeunes dont on attend une contribution offensive accrue (Palmieri, Silfverberg, voire Etem et Holland) et des joueurs moins spectaculaires (Andrew Cogliano, Nick Bonino, Daniel Winnik et Matt Beleskey), mais qui auront leur rôle à jouer, notamment dans les tâches défensives. Le costaud Brad Staubitz et les jeunes Devante Smith-Pelly et Rickard Rakell se disputeront les strapontins. Enfin, Dustin Penner aura l’occasion de retrouver sa touche offensive en même temps que ses anciens compagnons de trio, puisque Bruce Boudreau semble prêt à l’utiliser avec Getzlaf et Perry sur la 1ère ligne. En défense, la formation s’appuiera toujours sur François Beauchemin, son général québécois lui aussi présent en 2007 et remis plus vite que prévu de son opération estivale des ligaments du genou. Ses lieutenants seront les jeunes Cam Fowler et Luca Sbisa, qui vont entamer leur 4ème saison en NHL. Le vétéran spécialiste du Power Play Sheldon Souray et les joueurs de devoir Ben Lovejoy, Bryan Allen et Mark Fistric complèteront la brigade défensive. Enfin, le jeune et talentueux finlandais Sami Vatanen cherchera à gagner une place de titulaire. Dans les buts, beau duel à prévoir entre le solide gardien suisse Jonas Hiller, titulaire lors des dernières séries, et le Suédois Viktor Fasth, auteur de débuts prometteurs la saison dernière

L’an dernier:

2e de la conférence Ouest avec 66 points. Eliminés au premier tour des playoffs par Detroit (4-3). Meilleurs pointeurs: Ryan Getzlaf (34 points); meilleurs buteurs: Corey Perry et Ryan Getzlaf (15 buts).

Le joueur à suivre: L’ailier gauche du premier trio

SilfverbergQui pourra apporter les 30 buts annuels de Bobby Ryan et accompagner Ryan Getzlaf et Corey Perry ? Bruce Boudreau semble enclin à donner sa chance à Dustin Penner, mais, si le gros ailier devait répéter le même genre de prestations que celles offertes aux Kings, la place sera rapidement à prendre. Parmi la jeune garde des Ducks, deux candidats naturels s’imposent : Kyle Palmieri, qui fait petit à petit son trou et n’a marqué qu’un but de moins que Ryan l’an dernier, et Jakob Silfverberg (photo), arrivé dans l’échange ayant conduit Ryan à Ottawa, et dont le talent a sauté aux yeux des partisans des Sénateurs pour sa 1ère saison NHL l’an dernier.

La relève: Gibson, futur goalie star

Difficile de pointer un nom dans la relève des Ducks tant elle paraît homogène et prometteuse. Les attaquants Silfverberg et Etem auront leur place en NHL cette saison, et Holland et Smith-Pelly feront tout pour jouer plus souvent en NHL qu’en AHL. D’autres attaquants pointent le bout de leur nez derrière : Rickard Rakell, 1er choix en 2011 et auteur de quelques apparitions la saison passée, Stefan Noesen, acquis dans l’échange de Bobby Ryan, ou Nick Sorensen, drafté cet été, sont des noms à suivre. En défense, on suivra l’intégration en NHL de Sami Vatanen et les progrès des deux derniers choix de 1ère ronde des Ducks, le Suédois Hampus Lindholm et le Canadien Shea Theodore (aucun lien avec le gardien de but). Si Theodore devrait retrouver son équipe junior, Lindholm pourrait être amené à participer à quelques matches en NHL, à l’image de Vatanen l’an dernier. Enfin, dans les buts, si l’Américain John Gibson ne peut encore prétendre déloger Hiller et Fasth avant quelques années, il a attiré les regards avec l’équipe junior de son pays, décrochant même un billet au camp d’orientation de l’équipe senior, tenu cet été en vue des JO de Sochi.

Le pronostic de TPPQB

Vegasodds20« Sur le papier, rien ne devrait empêcher les Ducks de rééditer leur bonne saison régulière de l’an dernier. Peu de changements, plus de jeunes amenés à progresser que de vétérans sur le déclin (et Koivu et Selänne ne sont pas du genre à patiner dans le vide pour attendre la retraite) et un Bobby Ryan pas au mieux la saison passée à suppléer. Mais une fois en séries, il faudra retrouver ce petit plus qui fait parfois toute la différence entre une élimination en 1ère ronde et un long parcours. Le temps joue plutôt pour les Ducks, mais les partisans commencent à se languir des printemps passés au frais dans le « Pond ». »