Season preview 2014-2015 : Tampa Bay Lightning
Eastern Conference – Atlantic division
Une nouvelle puissance en Floride

Après une saison gâchée par une jambe fracturée, Steven Stamkos n’a pu porter Tampa en séries. Cette année, son objectif sera de ne pas y faire que de la figuration.
A Tampa, on a sans doute pris le chemin des vacances avec une bonne dose d’amertume. Mais contrairement aux années précédentes, ce n’était pas une saison ratée qui a sapé le moral des Floridiens. Annoncés comme l’une des équipes les plus faibles de la conférence Est, les Bolts ont surpris tout le monde, en terminant troisième de leur conférence, grappillant au passage pas moins de 101 points. Un succès qui n’a pas autant reposé qu’on aurait pu l’imaginer sur le duo Stamkos-St-Louis. Le buteur ontarien a en effet vu sa saison amputée de 45 matchs du fait d’une fracture du tibia. Quant à l’emblématique St-Louis, il a d’abord été snobé par l’équipe olympique canadienne, avant finalement de se voir réintégrer et de participer au titre olympique de Team Canada. Le problème, c’est que le DG de Tampa, Steve Yzerman, était le directeur exécutif de l’équipe canadienne, et l’un des principaux membres du comité de sélection. Si aucune déclaration n’est venue confirmer cette théorie, il y a fort à parier que se voir ainsi délaissé par son propre DG a contribué à la décision de St-Louis de demander un échange. Contraint et forcé, Yzerman a donc envoyé « MSL » à New York en retour, notamment, de Ryan Callahan. Un séisme que la franchise a, paradoxalement, plutôt bien digéré. Dans le vestiaire, la présence de St-Louis manquera forcément. Heureusement, sur la glace, Tampa a pu apprécier l’émergence de toute une vague de rookies, conduite par Ondrej Palat, Radko Gudas et Tyler Johnson. Mais une fois arrivés en playoffs, la jeunesse floridienne a clairement raté la marche face à Montréal. Malgré le retour de Stamkos, les Floridiens, privés de Bishop, blessé, ont été sortis en quatre petits matchs. Avec, notamment, des lacunes défensives qui ont coûté cher. D’où la décision, logique, de Steve Yzerman, de booster son arrière-garde.
Deux arrières d’expérience ont donc rejoint Tampa. Anton Stralman, d’abord. Décisif dans le parcours des Rangers jusqu’en finale de Coupe Stanley, le Suédois apportera un solide jeu défensif pendant 5 ans, à 4,5M$ par saison. Quant à Jason Garrison, il a été acquis de Vancouver en retour d’un choix de deuxième ronde. Garrison dispose d’un gros lancer, qui devrait aider le powerplay du Lightning. C’est toutefois un joueur assez irrégulier. Il devrait être associé avec Victor Hedman sur la première paire défensive. Le grand Suédois, aussi fluide que puissant, a connu une année remarquable l’an dernier et se rapproche de l’élite des défenseurs NHL. Sur la deuxième paire, Stralman devrait lui jouer avec le vétéran Eric Brewer, un joueur fiable, même s’il n’a pas atteint le niveau que l’on pouvait espérer de lui au début des années 2000. Matt Carle, mobile et utile sur le PP, devrait lui évoluer avec Radko Gudas, l’une des révélations de la dernière saison. Le Tchèque apporte une dose d’agressivité, et un jeu physique qui donnent une autre dimension à la défense du Lightning, même s’il n’est pas à l’abri de quelques boulettes dans sa zone. Au cas où l’un de ces joueurs connaîtrait la blessure ou un coup de moins bien, Tampa compte sur deux jeunes arrières, Mark Barberio et Andrej Sustr pour les remplacer au pied levé. Cette défense protégera l’un des tout meilleurs gardiens de la ligue l’an dernier. Le grand Ben Bishop a maintenu des stats remarquables tout au long de sa saison, et sa blessure, au début des playoffs, est pour beaucoup dans l’effondrement des Floridiens face à Montréal. Attention quand même, il a dû être opéré du poignet à l’intersaison, et la saison de la confirmation est toujours la plus difficile. S’il devait vaciller, Tampa a deux autres options, le Russe Evegni Nabokov, un gardien d’expérience, même s’il est sur le déclin, et le jeune Letton Kristers Gudlevskis, brillant aux JO face au Canada.
Jeunesse et profondeur
Au plan offensif, Tampa va forcément souffrir du départ de St-Louis. Mais le coach Jon Cooper compte bien compenser cette absence avec la profondeur de son attaque. Sur la première unité, Steven Stamkos, peut-être le meilleur buteur naturel de la ligue, sera associé au nouveau venu Ryan Callahan, qui a resigné avec Tampa cet été (6 ans à 5,8M$ par saison). Un joueur intense, capable d’apporter un plus au scoring, mais qui a semblé peiner à donner sa pleine mesure lors de ses premiers mois avec la franchise. Le troisième élément devrait être l’un des plus attendus, non seulement de Tampa, mais de toute la ligue. Numéro 3 du repêchage 2013, Jonathan Drouin est un magicien avec le puck, rapide, vif, à l’aise pour scorer, mais plus brillant encore pour offrir des caviars à ses partenaires. Il a été étincelant l’an dernier avec Halifax, pour sa dernière année junior. Pour beaucoup, il est le successeur naturel de Martin St-Louis. La deuxième unité sera pilotée par Valtteri Filppula. Signé l’été précédent par Tampa, le Finlandais a réalisé une grosse première saison floridienne. L’élégant playmaker a ainsi battu son record de buts sur une saison NHL (25). Comme beaucoup de ses partenaires, il a toutefois disparu de la circulation en playoffs. Filppula devrait être flanqué de deux jeunes ailiers, le Russe Nikita Kucherov, et Alex Killorn, ancien de… Harvard. Kucherov a connu une première année contrastée, avec seulement 52 matchs NHL, mais il a le talent pour devenir une menace offensive. Quant à Killorn, plutôt intéressant la saison précédente, il a confirmé ses talents de buteur (17 filets). La troisième unité aurait pu être celle du détenteur du trophée Calder de meilleur rookie, si Nate McKinnon ne l’avait emporté. Ondrej Palat, un ailier passeur de grand talent, et Tyler Johnson, un centre petit format au potentiel offensif – et défensif – très alléchant, ont en effet terminé juste derrière la star montante de Colorado. Deux éléments sur lesquels Tampa compte beaucoup. Ils devraient évoluer avec un autre jeune attaquant issu de l’organisation, le Tchèque Richard Panik, beaucoup moins dominant que ses deux partenaires. Attention quand même, Johnson et Palat ont beaucoup évolué l’an dernier avec des éléments de valeur comme St-Louis et Callahan. Ils devront se débrouiller sans ce joueur d’expérience cette saison. La dernière unité est celle qui a vu le plus de nouvelles têtes arriver. JT Brown sera probablement aligné avec Brian Boyle, l’ancien Ranger, qui a capitalisé sur sa bonne fin de saison pour décrocher un solide contrat avec Tampa (3 ans à 2M$ par saison). Quant au vétéran Brenden Morrow, il est loin de ses belles années avec Dallas, mais il apportera son envie au quatrième trio. Cet effectif, jeune, mais dense, coaché avec brio par le jeune entraîneur John Cooper pourrait bien recevoir cette saison le renfort de Brett Connolly, ancien 6e choix overall lors de son repêchage. Connolly a mis un peu de temps, mais il est devenu un solide contributeur au niveau AHL. Il doit passer rapidement le cap.
* Actuellement, le Lightning a un salary cap de 70 877 927$, mais Matthias Ohlund, sérieusement blessé au genou, sera placé sur la liste des blessés à long terme dès le début de saison, et son salaire de 3 607 143$ sera alors déduit du salary cap de la franchise.
L’an dernier:
3e de la conférence Est avec 101 points. Eliminés au premier tour des playoffs par Montréal (4-0). Meilleur pointeur et buteur: Martin Saint Louis (29 buts, 61 points).
Le joueur à suivre: Ondrej Palat
Modeste choix de 7e ronde des Bolts en 2011, Ondrej Palat n’avait, a priori, que peu de chances d’atteindre un jour la NHL. Mais le Tchèque n’avait visiblement pas beaucoup d’intérêt pour les statistiques. Pour sa première saison complète, Palat a inscrit 23 buts et 59 points, tout en constituant avec Tyler Johnson un duo important sur le PK. Cette année, sans doute plus surveillé, il va devoir confirmer.
La relève: Drouin, l’étoile d’Halifax
Le prospect pool du Lightning reste, malgré la jeunesse de l’effectif floridien, plutôt bien achalandé. A commencer évidemment par celui que toute la ligue voit comme une futur star, Jonathan Drouin (3e overall en 2013). Le Québécois devrait jouer en NHL dès cette saison, sans doute sur le premier trio des Bolts. En attaque, il est le principal espoir de la franchise avec Adam Erne, dans un style beaucoup moins emprunt de finesse (33e overall en 2013), et Brett Connolly (6e overall en 2010), qui doit toutefois se dépêcher de confirmer ses promesses, le label de bust se rapproche dangereusement pour lui. En défense Tampa a fait un pari cet été avec Anthony DeAngelo (19e overall en 2014), hyper-talentueux, mais à l’éthique de travail et à l’attitude suspectes. On citera aussi le puck moving defenseman Slater Koekkoek (10e overall en 2012), et l’arrière défensif Dominik Masin (35e overall en 2014). Mais l’autre grand espoir de la franchise est dans les buts, avec le gardien russe Andrei Vasilevskiy (19e overall en 2012), annoncé comme le goalie du futur, tant pour Tampa que pour la Russie.
Le pronostic de TPPQB
« Avec la jeunesse de l’effectif, le risque d’une saison moins étincelante de Ben Bishop et sans Martin St-Louis, il est possible que Tampa connaisse une saison moins brillante que l’an dernier. Mais l’arrivée de Drouin et les renforts en défense devraient permettre aux Bolts de disputer à Boston et Montréal la première place de la division at. Une fois en playoffs, il faudra toutefois éliminer l’un de ces deux rivaux, au plus tard en deuxième ronde. Et là, le manque d’expérience risque d’être un problème pour Tampa. »