Season preview 2016-2017 : Vancouver Canucks
Western Conference – Pacific division
Patience exigée

A deux ans de la fin de leur contrat avec les Canucks, les jumeaux Sedin semblent n’avoir plus aucune chance de remporter la coupe Stanley avec la franchise qui les a repêchés. Leur mission est désormais de mettre sur orbite la nouvelle génération des Canucks.
L’illusion s’est dissipée. Surprenants deuxièmes de la division pacifique, avec une remarquable récolte de 101 points, les Canucks ont plongé allègrement dans la médiocrité, l’an dernier, perdant 26 points au passage. Une chute libre qui devrait signer la fin des atermoiements. L’équipe de 2011, qui avait emmené Vancouver en finale de Coupe Stanley pour la première fois depuis 1994 n’est plus qu’un agréable souvenir, et il va falloir assumer, dès maintenant, un processus de reconstruction, seul à même de remettre les Nucks sur la bonne voie. C’est donc un grand ménage qu’a mené le DG Jim Benning, laissant plusieurs éléments quitter la franchise. Au revoir donc le solide Dan Hamhuis, Radim Vrbata, qui n’a pas confirmé les promesses de sa première saison, Yannick Weber, Brandon Prust, Linden Vey ou Matt Bartkowski. De quoi donner plus de place aux jeunes, puisque le seul agent libre d’envergure signé est Loui Eriksson (contrat 6 ans, 36 M$). Un choix curieux, au passage, tant de la part du Suédois, qui n’a quasiment aucune chance de jouer les playoffs avec Vancouver, que de la franchise, qui sait très bien qu’un bon joueur comme Eriksson ne suffira pas à la remettre dans le bon sens. Sans doute espère-t-on profiter du professionnalisme de l’ancien des Bruins pour inculquer de bonnes habitudes à la jeune génération. Jim Benning a par ailleurs effectué un échange avec Florida, récupérant ainsi Gudbranson, en retour du jeune centre Jared McCann. Un échange qui a pu paraître défavorable au vu du sacrifice de McCann, mais le prix des défenseurs top 4 est considérable dans la ligue. Le DG a également opéré quelques signatures importantes, notamment devant le filet, en accordant à Jacob Markström un contrat de trois ans (11 M$), et en signant le prometteur gardien américain Thatcher Demko. Sven Baertschi s’est, lui, vu accorder un nouveau pacte de deux ans et 3,7M$, alors qu’Anton Rödin, drafté en 2009 par la franchise mais qui brillait en Suède, à Brynäs, depuis trois saisons, a obtenu un contrat d’un an (950 000$).
Une ligne 100% « Tre kronor »
Le Suédois et ses partenaires auront fort à faire pour relancer une attaque particulièrement à la peine l’an dernier (29e de la ligue avec 2,27 buts par match), peu aidée il est vrai par un power play anémique (28e, 15,8%). Pourtant, Vancouver devrait pouvoir aligner une belle première ligne entièrement suédoise, avec Henrik et Daniel Sedin associés au nouveau venu Eriksson. Les jumeaux Sedin ont connu une année médiocre, notamment Henrik, qui a enregistré sa deuxième plus mauvaise saison sur les dix dernières années. De quoi accréditer la thèse du déclin des deux Suédois, dont le jeu tout en finesse devrait pourtant leur donner les moyens de durer. L’arrivée d’Eriksson, joueur fiable et adroit, pourrait toutefois redonner un peu de peps aux frangins d’Örnsköldsvik. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver Brandon Sutter, un centre two way solide, qui a connu une première saison très difficile en Colombie britannique. Touché à l’abdomen, puis à la mâchoire, Sutter n’a pu disputer que 20 matchs. Vancouver aura besoin de lui en pleine santé, d’autant que le joueur que les Canucks avaient sacrifié pour l’obtenir (Nick Bonino), a été un élément clef des Penguins, vainqueurs de la Coupe Stanley. Le fils de Brent Sutter devrait évoluer avec Sven Baertschi et Anton Rödin, deux petits ailiers rapides et talentueux. Le Suisse a, malgré un temps de glace réduit, réussi sa première année sous le maillot des Nucks, avec 15 buts. Vancouver espère sans doute la même chose de Rödin, MVP du championnat suédois malgré une grave blessure au genou. Attention quand même, l’adaptation au jeu NHL n’est pas toujours simple pour les imports européens. N’est pas Artemi Panarin qui veut. Si toutefois Rödin devait faillir, cela pourrait ouvrir la porte à Jake Virtanen. Le power forward en devenir a goûté à la NHL l’an dernier sans y laisser une impression très convaincante. Beaucoup d’observateurs jugent qu’il aurait plutôt besoin de passer du temps en AHL pour se développer.
Les fusées du troisième trio
La troisième unité des Canucks s’annonce, elle, explosive. Elle sera pilotée par le grand espoir offensif de l’organisation, l’Ontarien Bo Horvat. Ce centre two way très compétitif a continué sa progression après son année rookie, atteignant l’an dernier le plateau des 40 points. Son entraîneur attend toutefois de lui un peu plus d’attention aux détails sur le plan défensif. Il pourrait s’aligner avec Emerson Etem et Jannik Hansen. L’ancien premier choix des Ducks en 2010 est un ailier petit format, mais très rapide. Il peine cependant à trouver la constance au niveau NHL. Échangé deux fois l’an dernier, il doit vite progresser pour s’assurer d’un peu plus de stabilité. Quant au Danois, lui aussi particulièrement rapide, il a semblé passer un palier l’an dernier, atteignant pour la première fois le plateau des 20 buts. Ce trio, tout en vitesse, a les moyens de faire des dégâts. On n’en dira pas autant de la quatrième unité, où l’on retrouve le dur à cuire Derek Dorsett, l’agaçant, mais déclinant Alex Burrows, et Markus Granlund, un centre défensif qui doit saisir l’opportunité offerte par Vancouver après son échec avec Calgary
Une défense à reconstruire
L’arrière-garde des Canucks s’en est plutôt mieux sortie que l’attaque l’an dernier, mais on ne se risquera pas pour autant à dire qu’elle a brillé (23e de la ligue, 2,91 buts encaissés par match). Et ce malgré un PK tout à fait correct pour une équipe de bas de tableau (18e de la ligue, 81,1% d’efficacité). Il faut dire que l’an dernier, les Canucks ont dû se passer de leur meilleur arrière, Alexander Edler, absent pendant 30 matchs à cause d’une fracture du péroné. Cette année, le Suédois sera une à nouveau l’homme de base de Willie Desjardins. Capable d’avaler sans coup férir un temps de glace conséquent (24 minutes de moyenne l’an dernier, dans le top 20 de la ligue), Edler est aussi très dangereux sur le powerplay. Il devrait évoluer avec Chris Tanev, un arrière two way qui le complète bien, et s’est installé, depuis quelques saisons, comme un très crédible numéro 2. Sur la deuxième paire, on devrait retrouver le nouveau venu Erik Gudbranson (lire ci-contre), un arrière défensif costaud, mais au potentiel offensif limité, et Ben Hutton. L’ancien de l’Université du Maine n’était pas attendu en NHL aussi tôt, mais il a fait forte impression lors du camp d’entraînement et s’est imposé. C’est un excellent patineur, rapide et agile, qui a montré un potentiel offensif intéressant l’an passé et joue avec intelligence. La troisième paire devrait, elle, être occupée par l’ancien des Oilers Philip Larsen et soit Luca Sbisa, trop souvent blessé mais qui amène une agressivité bienvenue, soit le petit Alex Biega, soit le colosse russe Nikita Tryamkin. Cette défense devra protéger deux gardiens que l’on imagine volontiers dans une concurrence féroce cette saison. Ryan Miller, le titulaire annoncé, n’est en effet plus le gardien dominant de ses années chez les Sabres. Et l’an dernier, son second, Jacob Markström, affichait des statistiques très proches. Or Miller est en fin de contrat, et Markström vient lui d’être prolongé. Tout semble indiquer que la passation de pouvoir se fera cette saison.
Le lineup probable
Daniel Sedin (#22) – Henrik Sedin (#33) – Loui Eriksson (#17)
Sven Baertschi (#47) – Brandon Sutter (#21) – Anton Rödin (#18)
Emerson Etem (#26) – Bo Horvat (#53) – Jannik Hansen (#36)
Alexander Burrows (#14) – Markus Granlund (#60) – Derek Dorsett (#51)
Jake Virtanen (#6)
Alex Edler (#23) – Chris Tanev (#8)
Ben Hutton (#27) – Erik Gudbranson (#45)
Luca Sbisa (#5) – Philip Larsen (#37)
Alex Biega (#55)
Ryan Miller (#30)
Jacob Markström (#35)
Coach: Willie Desjardins
VANCOUVER CANUCKS
Création: 1945 (PCHL, puis WHL). Rejoint la NHL en 1970
Propriétaires: Canucks sports & Entertainment, depuis 1995, présidé par Francesco Aquilini .
Patinoire: Rogers Arena
Palmarès: aucun
Equipe affiliée AHL:
Utica Comets
L’AN DERNIER
13e de la Conférence Ouest avec 75 points.
Meilleur pointeur et buteur : Daniel Sedin (61 points, 28 buts).
Le joueur à suivre :
ERIK GUDBRANSON
Il devait faire partie du noyau des Panthers, avec les Huberdeau, Barkov et autres Ekblad. Mais le gros défenseur canadien, ancien 3e choix du repêchage 2010, n’a pas su confirmer les promesses qu’avaient fait naître son gabarit, et son coup de patin. Échangé contre le jeune Jared McCann, il devra redresser le cours d’une carrière décevante, et sans doute ajouter à son profil physique et défensif une contribution offensive supérieure. Dans un groupe en pleine reconstruction, Gudbranson doit s’imposer et se rendre vite indispensable, d’autant qu’il est en fin de contrat en juin prochain.
La relève :
JUOLEVI, UN GROS PLUS DÉFENSIF
Classement ESPN: 13e L’inévitable processus de recon-
struction est en cours pour les Canucks, et le prospect pool se remplit doucement. Le meilleur espoir de l’organisation est sans doute le très complet défenseur finlandais Olli Juolevi (5e overall en 2016), qui a le potentiel pour devenir un défenseur numéro ou 2. Le mobile, Jordan Subban (115e overall en 2013) et le mastodonte russe Nikita Tryamkin (66e overall en 2014) complètent le tableau défensif. En attaque, le plus grand espoir est le power forward en devenir Jake Virtanen (6e overall en 2014), qui a connu une première saison de découverte au niveau NHL (55 matchs). L’Américain Brock Boeser (23e overall en 2015), a, de son côté, confirmé ses talents de sniper avec North Dakota (NCAA). Par contre Cole Cassels (85e overall en 2013) est quelque peu sorti des radars après une première saison en AHL particulièrement délicate. Dans les buts, et même si Markström est jeune, Thatcher Demko (36e overall en 2014) a les moyens de devenir un solide gardien NHL.
Le pronostic de TPPQB
Pour les Canucks quelques saisons difficiles s’annoncent. La franchise de Colombie britannique devrait en toute logique figurer parmi les prétendants à un lottery pick cette saison. Et l’on ne serait pas surpris de voir Vancouver tout au fond du classement de la ligue cette année. C’est le prix à payer pour redevenir compétitif d’ici quelques saisons.